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L’ASILE DE LA PROVIDENCE

 

(site de  l’actuelle place Émilie-Gamelin)

 

Montréal au 19e siècle

Au milieu du 19e siècle, Montréal est en pleine expansion. Entre 1840 et 1867, la population passe de 40 000 à 100 000 habitants. Ce développement spectaculaire vient aussi avec son lot de malheur et de défis : pauvreté, marginalité, orphelins, maladie, épidémie et mortalité infantile, etc. Le soutien aux populations repose alors sur la charité privée. Monseigneur Ignace Bourget, évêque de Montréal, souhaite adresser toutes ces fatalités et devient alors l’architecte et l’instigateur de la venue ou de la création de nombreuses communautés religieuses et associations caritatives pour endiguer ces détresses. C’est dans ce contexte que sont créées de nombreuses œuvres et congrégations, dont celle des Sœurs de la Providence.

 

Mère Gamelin

Émilie Tavernier est une Montréalaise issue d’une famille nombreuse, la dernière de quinze enfants. Elle épouse le 4 juin 1823 Jean-Baptiste Gamelin, un commerçant prospère de 27 ans son aîné. Elle aura alors une vie bourgeoise aisée et sera mère de trois enfants, qui tous mourront en bas âge de choléra. À partir de 1827, veuve, elle décide de se consacrer aux bonnes œuvres notamment avec les Dames de la charité et se consacre aux victimes de la pauvreté et de l’indigence et tout particulièrement à la détresse physique et morale des femmes âgées, malades ou infirmes. Elle ouvre un premier refuge en 1828 pour leur venir en aide, au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-Laurent.

En 1836, avec les épidémies successives et la pauvreté de plus en plus marquée, son dernier refuge devient trop étroit. Elle s’adresse à Olivier Berthelet, un important mécène pour le milieu conventuel, qui lui fait don, en 1836, d’une maison située tout près de ce qui est aujourd’hui la place Émilie-Gamelin (connue sous le nom de La Maison jaune).

Émilie Gamelin prend le voile et prononce ses vœux dans la communauté en 1843.  Elle sera la première supérieure de la nouvelle congrégation. En 1844, Monseigneur Bourget, évêque de Montréal, établit canoniquement les Filles de la charité, servantes des pauvres, mieux connues sous le nom de Sœurs de la Providence (nom donné par la population). Mère Gamelin décède le 23 septembre 1851. Elle est béatifiée en 2001.

 

L’Asile de la Providence

En 1841, les Dames de la charité font l’acquisition du terrain de la future place. Pour cette acquisition, Émilie Gamelin vend un terrain qu’elle avait acquis et qui était contigu à celui de La Maison jaune. Le 18 mai 1843, c’est l’inauguration de l’Asile de la Providence. Les clientèles de la Maison jaune sont déménagées vers le nouveau pavillon (qui se compose alors uniquement de la chapelle et de ses deux ailes latérales de 3 étages en pierre).

Mais les besoins sont grands et le site se développe très rapidement. Dès 1845, ce sera l’inauguration de la nouvelle aile sur Sainte-Catherine. L’Œuvre de la soupe et les autres services déménagent dans les nouveaux locaux avec cet agrandissement.

Le 8 juillet 1852 a lieu le grand incendie de Montréal qui détruit la cathédrale St-Jacques. Par chance, le feu s’arrête à la cathédrale, mais épargne l’asile. Sa chapelle servira alors de cathédrale à la ville de 1852 à 1855 en attendant la reconstruction de l’église paroissiale (la cathédrale nouvelle sera pour sa part reconstruite sur René-Lévesque dans l’ouest de la ville). Lors du grand incendie, des quartiers entiers sont rasés, près de 20% de la ville, et plus de 10 000 personnes se retrouvent à la rue.

En 1858, on construit l’aile qui donne sur les jardins puis, en 1899, ce sera la construction de l’aile qui longe la rue Saint-Hubert, à l’arrière de l’asile et de la chapelle. Il s’agit d’un grand pavillon de briques où se dérouleront les activités de l’Œuvre de la Soupe et du Dépôt des pauvres, à partir de ce moment. Le site est alors complet et n’aura plus d’autres transformations.

En 1962, après le transfert des œuvres de l’asile vers le nord de l’île, le site du centre-ville est mis en vente par les sœurs et il est acheté par la Ville de Montréal afin de permettre la construction du métro. Le 16 décembre 1963, un incendie ravage le site. La station Berri-de Montigny sera inaugurée le 14 octobre 1966.

Par la suite, pendant de nombreuses années, l’îlot, à l’exception de l’édicule du métro, va demeurer un vaste stationnement triste jusqu’à l’aménagement du square Berri le 17 mai 1992, dans le cadre des célébrations du 350e anniversaire de Montréal. En 1995, le square est renommé la place Émilie-Gamelin en l’honneur de la fondatrice des Sœurs de Providence.

 

Photos : 

1) Maquette numérique : Nathalie Charbonneau

2) Maison-mère et chapelle des Soeurs de la Providence, rue Sainte-Catherine vers 1890 (MO-0000.864.1). Source : Musée McCord-Stewart

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